Le silence aujourd’hui est assourdissant. Le silence nous ramène à notre propre individualité. Non pas à notre individualisme que nous posons devant un écran, lorsque nous installons confortablement notre cerveau à côté de notre corps. Je parle bien de notre individualité intrinsèque ; notre individualité qui fait que nous sommes profondément qui nous sommes et ce que nous sommes.
Mais alors, qui sommes-nous et que somme-nous ? Sommes-nous ce corps, cet amas de cellules qui le compose ? Sommes-nous cette jolie personne que nous montrons au monde, du moins au monde que nous connaissons de nos ornières ? Sommes-nous cette marque chèrement acquise et que nous portons avec fierté ?
J’ai envie de croire que nous sommes plus que cette représentation, et bien plus que ce que nous disons. Nous sommes notre âme, notre essence, notre esprit en plus du corps. Raison pour laquelle il nous est autant difficile aujourd’hui de définir qui nous sommes réellement. La mode d’aujourd’hui nous dit de méditer, d’utiliser des appareils loin d’être naturels pour nous connecter à notre nature profonde. Voici le paradoxe dans lequel nous vivons actuellement. De quoi entraîner la déconnexion de l’âme avec son corps.
Un jour où je venais de me fâcher avec une personne que j’aime particulièrement, le silence est venu doucement à moi, telle une feuille d’automne qui tombe sur l’herbe fraîche, poussée par le vent. Il m’a proposé de me centrer sur l’essentiel. Une grande inspiration, puis une grande expiration m’ont délivrée de ces émotions néfastes. Grâce à lui, j’ai compris le désaccord qui nous liait toutes les deux. J’ai lâché ma colère, envers cette personne mais surtout envers moi.
C’est seulement après avoir pris conscience de ma colère, dans le silence, que j’ai compris d’où elle venait. Et c’est ainsi que nous avons pu discuter et exprimer nos réelles émotions.
Aujourd’hui, le bruit fait encore rage tout autour de nous. Aujourd’hui, le silence est assourdissant.
Demain, le silence sera, tout simplement.
Imago Marion Mokhtari
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